Maitriser l’anglais est important pour la réussite scolaire et ensuite, pour l’insertion professionnelle de nos enfants. Cette conviction est bien installée dans notre accompagnement de leur scolarité.
Et elle le sera encore plus à la lecture des chiffres que fait ressortir  le rapport du professeur François Grin de l’Université de Genève, en 2005.
Les différentiels nets de revenu pour compétence en anglais observés déjà en 1995 montrent entre autre que :

« Pour les hommes, une très bonne maîtrise de l’anglais donne lieu en moyenne à un différentiel de salaire de l’ordre de 24%, par comparaison avec l’absence totale de compétences en anglais ; ce différentiel s’observe à niveau de formation et nombre d’années d’expérience donnés. On constate donc que la compétence en anglais présente des taux de rendement extrêmement élevés. Bien entendu, ces résultats se prêtent à d’abondants commentaires, mais on se limitera ici à l’essentiel.

1)         Les effets salariaux des compétences linguistiques (ainsi que de l’année « marginale » de formation) s’amenuisent lorsque l’on inclut dans l’équation le secteur économique d’activité et la position (hiérarchique) dans la profession. 18 Cependant, dans la mesure où la compétence en anglais contribue à déterminer le parcours professionnel, le fait que son coefficient élevé s’explique en partie par ces parcours (plutôt que par la prise en compte de tel ou tel déterminant, observé ou non, du revenu du travail) justifie que l’on continue à raisonner sur la base de tels coefficients.

2)            Même après standardisation du niveau de formation et de l’expérience professionnelle, l’avantage salarial lié à la maîtrise de l’anglais est considérable : pour le niveau de connaissance maximum en anglais (niveau « très bon ») est de l’ordre de 24% pour les hommes et 25% pour les femmes, mais même pour des niveaux de connaissance moins élevés, connaître un peu l’anglais vaut mieux que de ne pas le connaître du tout : ainsi, des compétences élémentaires « valent » même quelque 18% de prime salariale pour les femmes.

3)            Les résultats sont aussi valables pour les femmes, ce qui mérite d’être relevé (ainsi, dans les études canadiennes, les résultats pour les femmes s’avèrent souvent statistiquement non significatifs).

4)            La progression des différentiels est non monotone dans le cas des femmes. Cela est sans doute dû, dans une large mesure, au fait que les femmes travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes et que le temps partiel n’est peut-être pas indépendant du niveau de connaissance de l’anglais.

5)            Même lorsque des calculs du même type sont réalisés sur la base des revenus exprimés en équivalent plein temps, cette non-monotonicité demeure, ce qui donne à penser que d’autres effets sont à l’œuvre, en particulier que les compétences linguistiques des femmes sont récompensées non pas tant parce ces compétences sont utilisées sur le marché du travail que parce qu’elles jouent un rôle de « signal » pour l’employeur. »